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Prix alimentaires : le gouvernement veut une baisse, les enseignes et industriels temporisent
information fournie par Boursorama avec Media Services 03/05/2023 à 17:04

L'inflation sur les produits de grande consommation a atteint en mars près de 16% sur un an.

(illustration) ( AFP / DENIS CHARLET )

(illustration) ( AFP / DENIS CHARLET )

"Trimestre anti-inflation" prolongé, convocation à Bercy: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire entend maintenir la pression sur les supermarchés comme sur l'industrie agro-alimentaire, espérant "casser la spirale" inflationniste; mais les principaux intéressés avertissent qu'il y a loin de la coupe aux lèvres.

Bruno Le Maire veut "casser la spirale des prix inflationnistes sur les prix alimentaires à l'automne prochain", a-t-il dit sur franceinfo mercredi. Il espère pouvoir infléchir l'inflation du prix des produits de grande consommation, qui a atteint en mars près de 16% sur un an, selon l'Insee.

"Au-delà du 15 juin"

Pour ce faire, il a d'une part annoncé que le "trimestre anti-inflation", opération commerciale dans le cadre de laquelle les supermarchés s'engagent à vendre une sélection de produits au "prix le plus bas possible", allait être prolongé au-delà du 15 juin.

"Nous voulons avec les distributeurs prolonger l'opération", a-t-il affirmé, assurant que l'opération "marche" et qu'un certain nombre de produits ont vu leur prix baisser de 5 a 7%. A l'en croire, les supermarchés sont "d'accord pour prolonger les opérations au-delà du 15 juin" même s'il reste à "déterminer précisément ensemble la forme".

L'une des enseignes concernées, qui a tenu à rester anonyme, a réagi auprès de l'AFP en disant que la demande nécessite d'être "regardée dans le détail car il s'agit quand même d'un dispositif onéreux" pour les supermarchés rognant effectivement sur leurs marges.

Cette opération commerciale est critiquée par des associations de consommateurs - UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) - pour qui le gouvernement ne fait que "s'en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu'elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing)".

L'autre levier du gouvernement est d'encourager industriels et supermarchés à se remettre autour de la table des négociations, pour que les premiers "répercutent sur les prix à la consommation la baisse des prix de gros", a réitéré Bruno Le Maire mercredi.

Chaque année, les supermarchés négocient avec leurs fournisseurs industriels les nouvelles conditions auxquelles ils leur achèteront leurs produits. Les négociations pour 2023, achevées le 1er mars, ont abouti à une hausse moyenne d'environ 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels.

Ces derniers réclamaient depuis des mois des hausses de tarifs pour tenir compte de l'augmentation de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages...) mais depuis, les coûts de nombreuses matières premières agricoles ou de l'énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser.

"Restituer du pouvoir d'achat"

Dans un courrier adressé au ministre et rendu public mardi, l'Ilec, organisation patronale représentant les industriels produisant des grandes marques nationales (Coca-Cola, Danone, L'Oréal ou Nestlé par exemple), a affirmé avec prudence que "chaque entreprise dont la santé et les perspectives financières le permettront saisira toute opportunité de restituer du pouvoir d'achat à ses consommateurs".

Mais elle avertit que les renégociations de prix devront se faire dans le cadre des clauses de révision prévues par les contrats déjà signées.

Or, a affirmé mercredi matin sur BFM Business le PDG de Système U Dominique Schelcher, "il y a plein de contrats qui ne comportent pas de clauses de renégociations parce que nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord" sur leurs modalités.

"Comment on fait dans ce cas?", a-t-il demandé au président de la principale organisation des industriels de l'agroalimentaire (Ania) Jean-Philippe André, également invité dans le cadre d'un débat sur l'inflation alimentaire.

"A chaque fois que les cours mondiaux seront en baisse, on en prendra acte", a assuré Jean-Philippe André, selon lequel ses adhérents "commencent à recevoir des convocations diversement formulées" par les acteurs de la grande distribution. Il est toutefois resté prudent sur une baisse généralisée des prix.

La ministre déléguée, notamment au Commerce Olivia Grégoire, avait précédemment indiqué que, "si les industriels ne jouent pas le jeu", le gouvernement "prendra" ses "responsabilités", évoquant l'hypothèse d'une "taxation sur les industriels agroalimentaires".

4 commentaires

  • 04 mai 08:05

    BLM si entre deux "délires" libidineux pseudo littéraire, s'occupait à réduire le train de vie de l'état alors nous ferions un très grand pas en avant .


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